Imprimer la page
Économie

Retour sur le Salon de l’Agriculture : face au surendettement, des alternatives existent

© Syda Productions - stock.adobe.com

© Syda Productions - stock.adobe.com

Certains secteurs du monde agricole souffrent tragiquement. La plupart du temps, le surendettement en est la cause. Les investissements sont-ils si considérables et imprévisibles ? Comment s’en sortir et pourquoi ne pas se reconvertir dans l’agro-écologie de demain ?

Impossible de visiter le Salon de l’Agriculture sans être ébloui, sinon intrigué par toutes ces machines, engins et inventions - certains paraissant tout droit sortis d’un album de science-fiction. Ainsi en est-il de ce concept de culture hors sol, de Futura Gaia, né à Nîmes et constitué d’un empilement de cylindres de 2 mètres de diamètre par 2,6 m de longueur sur trois ou quatre niveaux, soit 9 mètres de hauteur. À l’intérieur sont alignés, baignés d’un éclairage LED et arrosés au goutte à goutte, des plants de salades, de basilic ou d’herbes aromatiques, médicinales comme l’arnica montana (testé avec succès). Sont-ils destinés à nourrir des cosmonautes sur la planète Mars ? Non. C’est un très sérieux programme de fermes en entrepôt ou hangar fermé, a priori couvert de panneaux voltaïques (mais à peine suffisants pour couvrir 30 % des besoins en énergie !). Le premier projet, bientôt finalisé à Tarascon (Paca), regroupe 400 cylindres et représente un investissement de 11 millions d’euros, incluant un terreau original, spécifique à chaque culture. Selon ses concepteurs, l’amortissement financier de ces serres futuristes serait possible en six ans (avec 10 à 18 récoltes par an).

Mais quel agriculteur se lancerait dans une telle aventure ? Les créateurs de ce système proposent du « clés en main » - installation et gestion. Est-ce là l’agro-industrie de demain, possiblement bio ? Un éleveur ou un céréalier va sans doute préférer investir plus classiquement dans la mécanisation et le numérique. Même en possession d’une infrastructure adéquate et avec les financements, pas certain qu'ils adhéreraient, car la plupart des agriculteurs sont endettés, voire surendettés. De source du ministère de l’Agriculture/Agreste, l’endettement des agriculteurs est en forte hausse ces dernières années et dépasse, en moyenne, les 200.000 euros. Avec de fortes disparités : pour 30 % d’entre eux, on est en dessous de 50.000 euros et, pour 20 %, à plus de 300.000 euros. En outre, les moins de 40 ans sont deux fois plus endettés (270.000 €) que les plus de 60 ans. Les élevages de porc sont quatre à cinq fois plus endettés que ceux des ovins-caprins, mais amortissent plus vite.

Des immobilisations très coûteuses

Beaucoup préfèrent investir dans des aménagements de bâtiments et des matériels classiques, mais souvent innovants : tracteur de 300 CV avec motorisation au gaz naturel (avec, pourquoi pas, sa propre...

Cet article est réservé aux abonnés. Si cette actualité vous intéresse, abonnez-vous ou achetez notre journal.
Accédez à toute l'actualité et aux annonces légales en illimité

1 AN (52 n°)Hebdomadaire
à partir de 25,00 €/an *

(* Tarif en vigueur en France Métropolitaine, valable pour la version numérique)

Déjà abonné ?  > je me connecte